Chahid ElHafedh, 14 jul 2021 (SPS) Un jeune sahraoui de 25 ans a été grièvement blessé, samedi, lors de l’explosion d’une mine marocaine dans la région de Jdiriya dans la ville occupée de Smara, a indiqué l’Association sahraouie des victimes des mines.
«L’Association sahraouie des victimes des mines a appris de sources fiables qu’un accident de mine s’est produit dans la région de Jdiriya, causant des blessures corporelles au jeune Bachir Salek Abdi à la suite de l’explosion d’une mine terrestre sur son véhicule de type Land Rover», a écrit l’association dans un communiqué.
L’association qui cite les dernières informations liées à cet incident précise que, «le jeune sahraoui a miraculeusement échappé à une mort certaine, sa voiture étant complètement détruite et a été conduit à l’hôpital dans la ville occupée de Smara».
«Le spectre des mines posées par les forces marocaines le long du mur d’occupation continue d’ôter la vie d’innocents sahraouis, de les empêcher de vaquer à leurs occupations et de limiter leur liberté de mouvement», regrette l’association sahraouie.
L’Association sahraouie des victimes des mines a, en outre, déploré «la récurrence de tels incidents, qui font des victimes sur tout le territoire sahraoui (et) exprime sa solidarité avec toutes les victimes et appelle les citoyens sahraouis et les étrangers présents dans la région à prendre toutes les mesures de précaution et à s’éloigner des zones contaminées par les mines».
Elle condamne fermement «la détermination, l’intransigeance et le refus du Maroc de signer des conventions internationales interdisant les mines et les bombes à fragmentation», exhortant la communauté internationale «à faire pression sur les autorités marocaines pour qu’elles signent la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines et la Convention d’Oslo sur l’interdiction des armes à sous-munitions, et de permettre aux organisations compétentes de mener librement leur travail».
Il est à noter que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a fait preuve d’une grande responsabilité et est résolument attachée à appliquer ses engagements concernant l’élimination des mines antipersonnel et des munitions non explosées.
De son côté, le Maroc campe sur son refus de signer le «Traité d’Ottawa» en lien avec l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et le transfert des mines antipersonnel et la destruction de ces mines, et continue d’en planter le long du mur de sable, ce qui représente une menace réelle pour la vie des civils sahraouis non armés.
Les forces d’occupation marocaines avaient construit un nouveau mur de sable de près de cinq kilomètres (5km) à la mi-novembre dans la zone tampon de Guerguerat au sud-ouest du Sahara occidental, s’étendant jusqu’aux extrémités des territoires mauritaniens, et le long duquel elles ont planté des milliers de mines et placé du fil de fer barbelé, pour empêcher les citoyens sahraouis d’entrer dans cette zone destinée aux camions transportant entre autres des marchandises pillées par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés.
A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l’assistance à la lutte anti-mines organisée début avril dernier à Alger, le directeur du Bureau sahraoui de lutte anti-mines Moulay Ezzine Sidi Mohamed avait fait savoir que pas moins de 2980 victimes de mines anti-personnel implantées par le Maroc au Sahara occidental occupé ont été recensées au 13 novembre 2020.
«Il y a quelque 14.000 km2 pollués en mines anti-personnel. Ces statistiques couvrent la période d’avant le 13 novembre 2020», avait-il précisé, notant que «les mines sont implantées particulièrement aux alentours du mur de la honte érigée par le Maroc en 1990 en violation du droit international. (SPS)